Le parcours artistique de Patrick de Barry (1924 – 2017)

(Extrait du Catalogue raisonné d’Eléonore Blanc.)
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Parcours artistique

Débuts et Inspirations

L’héritage artistique de Patrick de Barry comprend une intéressante collection de cinquante sculptures animalières.

Né en 1924 et élevé en Dordogne au château de Gamanson en bordure des bois de la Double, sa passion pour l’observation de la faune a posé les bases de sa carrière artistique.

Après un séjour de 35 ans en tant que planteur en Côte d’Ivoire, au cours duquel il s’est adonné à la chasse et à la taxidermie, il est retourné en France et s’est dédié à la sculpture, transposant ses compétences de taxidermiste dans l’art du bronze.

Bien qu’habile dans le dessin et la peinture, c’est la sculpture à la cire perdue qui a pris le dessus, conduisant à ses premières pièces en bronze en 1996.

Maîtrise de la forme et de la patine

Le premier bronze de l’artiste – Épagneul rapport lièvre – a été fondu en 1996 par Thierry Valsuani, petit-fils du célèbre fondeur Attilio Valsuani.

Regardons ce Pointer dont on peut observer à la fois le modèle d’origine et l’œuvre finale, le corps athlétique et la démarche dynamique est plus visible à travers le bronze grâce à une patine brune aux reflets auburn.

Ce Pointer est resté longtemps à l’état de modèle. Perfectionniste, Patrick de Barry observait longuement ses modèles, recommençant souvent avant d’entamer la fonte en bronze.

Puis, en fonction de l’animal représenté, les patines sont très travaillées avec de nombreux reflets dorés, roux, ou bruns afin d’obtenir l’effet adéquat.

Saisir le mouvement

Les œuvres de Patrick de Barry répondent à son désir de récréer le mouvement. Son objectif a toujours été de saisir l’instant qui dépeint le basculement d’une situation. Son Sanglier boulant l’illustre bien.

Patrick de Barry cherche à rendre compte de l’attitude la plus proche de « l’arrêt sur image ». Avec son Guépard, il traduit l’intensité et la rapidité du mouvement de la course, il réalise ce même travail avec Courre lièvre.

Dans son Braque et Bécasse, Patrick de Barry s’est concentré sur la surprise de la rencontre des deux animaux. Il se dégage une spontanéité caractéristique de son art. Les oiseaux constituent aussi un sujet récurrent de son œuvre lui offrant le défi de représenter l’envol.

Une représentation réaliste

Patrick de Barry illustre l’animal aux aguets, sans montrer d’affrontement direct avec l’homme. Ses œuvres, comme les Sangliers dans « Hallali » ou le « Sanglier coiffé », reflètent une vision réaliste du monde animal, au-delà de l’idéalisation, avec des titres exprimant fidèlement chaque scène.

Son style « arrêt sur image » apporte du dynamisme à ses créations, comme dans « Épagneul breton arrêt bécasse », où il dépeint les étapes de la prédation.

Son expérience d’expatrié et l’observation de la faune, se voit dans des œuvres telles que « Hippopotame », où l’animal est représenté simplement, tête baissée.

La poésie des interactions animales

Patrick de Barry capture dans ses œuvres, surtout celles de groupe, des moments de tendresse et d’humour. Outre sa quête du mouvement et du réalisme, il porte un regard affectueux sur les animaux. Dans « Festin de renards », il dépeint une renarde nourrissant ses petits, révélant la poésie d’une scène ordinaire.

Dans son œuvre sur les panthères, il illustre le jeu de trois jeunes panthères, éveillant l’amusement du spectateur, notamment à travers un tendre échange entre une panthère et sa mère.

Intéressé par la faune française, notamment les bécasses, il les a souvent représentées, culminant dans une œuvre dépeignant leur parade nuptiale, unique moment amoureux de son bestiaire.

Reconnaissance et distinctions

Malgré son approche réservée, loin de la scène artistique grand public, le talent de Patrick de Barry n’est pas passé inaperçu. Sa capacité à encapsuler le mouvement dans le bronze lui a valu des éloges.

Expositions :
Salon des Indépendants, Paris, 1997
Country show, 1998, 1999 et 2000
Galerie Passy, Paris, 2001

Honneur :
3e Prix de Sculpture, Festival International d’Art Animalier, Romorantin, 1999